Cycle "Débats citoyens"
Saison 2017-2018
- jeudi 28 juin 2018
Polars et archives
Avec Dominique MANOTTI et Sylvie GRANOTIER, écrivaines
Le polar historique est devenu une des lectures préférées des Français. Pur divertissement ou autre façon d'aborder l'histoire ? Comment les auteurs de polars se documentent-ils ? Existe-t-il des collaborations entre historiens et romanciers ? Après tout, comme les détectives, les historiens s'appuient sur des traces qu'ils traduisent en indices. Certains historiens sont-ils tentés de franchir le pas, sous leur nom ou sous pseudo ?
Par Dominique Manotti a fait de l'histoire dans le passé. Elle a commencé à écrire à 50 ans après avoir été enseignante en histoire économique depuis elle écrit des récits qui vont des années 40 à nos jours, des affaires récentes avec une prédilection pour les thèmes politico-financiers et des problèmes liés au pouvoir abordés par le prisme de la fiction: "Le roman noir apparaît comme la forme la plus appropriée pour raconter ce que fut l'expérience de ma génération, et ma pratique professionnelle d'historienne m'a semblé l'outil adéquat pour tenter l'expérience de l'écriture romanesque."
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Sylvie Granotier est actrice, scénariste, traductrice et écrivain, née en 1951 à Alger. Elle est l'auteur de nombreux romans policiers parmi lesquels
Tuer n'est pas jouer, La rigole du diable, Personne n'en saura rien, lauréat du Prix Mauvais genres 2015: "Quand je me documentais sur le travail de pénaliste pour mon roman, La Rigole du Diable, j'ai commencé de fréquenter les tribunaux en particulier pour des procès d'Assises. Puis, j'ai continué, fascinée par les drames humains qui s'y jouent quotidiennement, dont le mystère profond, souvent, résiste à l'analyse mais a constamment plongé la spectatrice que je suis au cœur de la difficulté de vivre."
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- Jeudi 7 juin 2018
Être un musicien allemand à Paris
Avec Corinne Schneider et Karine Le Bail
Musiciens Allemands à Paris au XIXe siècle
Par Corinne Schneider, musicologue et enseignante au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
Meyerbeer, Offenbach, Wagner… trois compositeurs Allemands installés à Paris au XIXe siècle pour des raisons, une durée et une implication dans la vie musicale de la capitale très différentes. Et puis, il y a tous les autres, des musiciens d'orchestre, des éditeurs, des facteurs d'instruments, des professeurs de musique, des cantatrices ou des choristes, pour la plupart aujourd'hui anonymes. Des musiciens Allemands de passage à Paris car en tournée de concerts ou venus s'installer pour y vivre, faire commerce, apprendre ou transmettre leur art.
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Karine LE BAIL, historienne, chercheuse au CNRS et enseignante à l'EHESS
La musique n'est pas une arche de Noé sur laquelle on puisse traverser sans dommage le déluge Bertolt Brecht
Depuis l'âge moderne et l'appel des cours européennes s'attachant les grands virtuoses et les compositeurs, les musiciens ont toujours parcouru le monde pour y parfaire leur formation et y construire leur réputation. En 1939, l'occupation d'une partie de l'Europe par les nazis met un terme brutal à cette longue tradition d'échanges et de circulations internationales. Cette situation inédite, doublée en France de l'occupation des trois cinquièmes de son territoire par des soldats allemands passionnément mélomanes, est venue ouvrir une infinité de questions que le monde musical a pourtant pris soin d'éluder : est-ce que jouer engage ? Dans quelle mesure doit-on définir les frontières d'une pratique professionnelle tolérable en situation d'occupation ? À la Libération, l'épuration – professionnelle et judiciaire – entreprendra de répondre, quoique partiellement, à ces questions. Ses archives, conservées aux Archives nationales, constituent dès lors pour l'historien une source de premier ordre pour approcher au plus près ce monde de la musique en situation d'occupation, entre contraintes et accommodations, compromissions et refus.
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- Jeudi 8 mars 2018
Femmes et immigration
Caroline Ibos, maîtresse de conférences à l'université Rennes 2 et chercheure au Laboratoire des études de genre et de sexualité (LEGS), CNRS.
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Anne-Cécile Caseau, doctorante en science politique à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et au Laboratoire des études de genre et de sexualité (LEGS), CNRS.
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Longtemps, les migrations ont été pensées à partir de la figure masculine du migrant économique ou du réfugié politique. Pourtant les femmes ont toujours franchi les frontières, et selon l'Organisation internationale du travail, elles sont désormais majoritaires dans les migrations transcontinentales. Cette prise en compte des circulations féminines a suscité de nouvelles approches historiques et sociologiques des trajectoires migratoires. Les familles transnationales, les attachements à distance, les formes politiques de la nostalgie, la texture intime de l'expérience migratoire sont des focalisations récentes, qui concernent autant les hommes que les femmes, mais qui ont été pensées à partir des migrations féminines.
Caroline Ibos et Anne-Cécile Caseau exploreront ces perspectives en présentant leurs recherches respectives qui portent sur deux types de migrations féminines contemporaines : les Ivoiriennes travaillant dans la domesticité et les femmes roms entre la France et la Roumanie.
- Jeudi 14 décembre 2017 à 18h00
Histoire et mémoire des évènements traumatiques aux Antilles (1959-1967)
Avec Michèle ZANCARINI-FOURNEL, rédactrice du rapport Stora et, Sylvain MARY, historien.
Ces Débats citoyens rendront compte de ce qu'a apporté à la compréhension des événements traumatiques de décembre 1959 en Martinique et de mai 1967 en Guadeloupe ainsi que de l'accident d'avion de 1962, la consultation des archives mises à disposition des historiens et historiennes de la commission Antilles (2014 - 2016) créée par la ministre des Outre-Mer. Responsable au sein de cette commission des demandes de dérogations aux Archives nationales et au Service historique de la Défense ainsi que de la coordination du rapport publié en ligne à la Documentation française en novembre 2016, Michèle Zancarini-Fournel présentera avec Sylvain Mary
le bilan de ces recherches, leur apport et ses limites.
- Jeudi 16 novembre (exceptionnellement à 17h00 pour une projection à l'auditorium)
Le procès Pinochet : des archives audiovisuelles pour la Justice
Avec Ricardo Parvex, vice-président de l'Association des ex-prisonniers politiques Chiliens-France, Sarah Pick et Fabien Lacoudre, réalisateurs du documentaire Le Procès Pinochet ; Christian Delage, professeur des universités, directeur de l'Institut d'histoire du temps présent ;
précédé de la projection du documentaire Le procès Pinochet, un procès pour l'histoire un film pour la mémoire, de Sarah Pick et Fabien Lacoudre (90min).
Du 8 au 17 décembre 2010, le procès de 17 Chiliens, dit procès Pinochet, accusés de la disparition de quatre franco-chilien, a lieu en France. Le ministère de la Justice décide de faire un enregistrement audiovisuel intégral des audiences. A partir des 47h37 min du procès, Sarah Pick et Fabien Lacoudre réalisent un film de 90 min entièrement constitué des images du procès, entrecoupées de quelques images d'archives de l'INA. Cette réalisation restitue la portée symbolique du procès, où les accusés sont tous absents, mais où la justice française statue sur une histoire douloureuse.
Le débat qui suivra la projection du film sera l'occasion de rappeler les enjeux du procès et de réfléchir sur la mise à disposition au public d'images de la Justice, conçues dès leur enregistrement pour être des archives historiques.
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La playlist sur YouTube
- Jeudi 26 octobre 2017
Planète poubelle ? En salles des commissions 1 et 2
Avec Valérie Cabanès, juriste et Thibault Turchet chargé de campagnes
Valérie CABANÈS, juriste en droit international spécialisée dans les Droits de l'homme.
Elle est impliquée dans la défense des droits des peuples autochtones et la reconnaissance des droits de la nature. Elle est porte-parole du mouvement citoyen mondial End Ecocide on Earth qui oeuvre pour l'inscription dans le droit international du crime d'écocide. Elle a publié « Un nouveau Droit pour la Terre, pour en finir avec l'écocide » (Seuil, 2016) et « Homo Natura, en harmonie avec le vivant » (Buchet / Chastel, 2017)
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Thibault TURCHET, chargé de campagnes des affaires juridiques à Zero Waste France, association agréée de protection de l'environnement, créée il y a 20 ans afin de promouvoir une meilleure gestion des déchets en France. Il travaille avec les associations locales et favorise leur accès au droit. Il est également en charge de certains dossiers de plaidoyer au niveau français et européen (fiscalité , planification, directives européennes).
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