" Aux Archives citoyens ! "

Depuis sa création, le musée des Archives nationales a pour mission d’étendre à tous les publics le principe fondateur de libre communication des archives. Nul besoin d’être spécialiste pour se plonger dans les sources de l’histoire de France. Nos deux parcours permanents et nos expositions temporaires vous expliquent tout !

© Archives Nationales de France / Nicolas Dion

Un musée pour l’histoire

« Toute l’histoire de France est dans nos cartons, mais il ne faut pas qu’elle y reste. »

Léon Gautier, archiviste, discours d’inauguration du musée des Archives, le 19 juillet 1867.

Le salon ovale à l’ouverture du musée des Archives, gravure publiée dans "Paris nouveau illustré", supplément du journal "L’Illustration", 20 juin 1868 © Archives nationales de France, AE/II/2874

Conçu par le directeur général des Archives de l’Empire, Léon de Laborde, le musée des Archives ouvre en 1867 dans les salons de l’hôtel de Soubise. Quelque 1 800 documents sont alors offerts à la curiosité du public !

Le programme du musée répond à un double objectif :

  • offrir aux visiteurs, selon les mots de Laborde, « un abrégé des preuves de l’histoire de France » à travers « les monuments écrits de la Patrie » ;
  • rendre sensible l’évolution de l’écriture, des supports et des conventions diplomatiques.

Autrement dit, laisser la parole aux acteurs même de l’histoire à travers les sources qu’ils ont produites. Et faire comprendre à tous les différentes disciplines de l’archiviste :

  • la paléographie ou l’art de déchiffrer les écritures anciennes ;
  • la sigillographie ou l’étude scientifique des sceaux ;
  • l’héraldique ou le langage des blasons ; 
  • la diplomatique ou la science étudiant l’ensemble des caractéristiques formelles prises par un acte afin d’en établir l’intégrité et l’authenticité.

Les aménagements successifs du parcours, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, étendent l’amplitude temporelle de la présentation à l’époque contemporaine (la première sélection de documents s’arrêtait à Napoléon Ier, au début du XIXe siècle) et diminuent sensiblement le nombre de pièces exposées.

Une impulsion nouvelle aux tournant des années 1950

En 1950, Régine Pernoud, directrice du musée, lui donne une impulsion nouvelle. Elle y crée le premier service éducatif de France et programme les premières expositions temporaires.
En 1993, l’ancien parcours permanent, hérité du XIXe siècle, est supprimé. Peu adapté aux attentes du public, il mettait de surcroît en péril la conservation des documents originaux, exposés à la lumière depuis trop longtemps.  

Depuis 2014, un nouveau parcours est proposé au visiteur. 

Pour créer son musée des Archives nationales, Léon de Laborde, directeur général des Archives de l’Empire de 1857 à 1868, procède d’abord à la sélection des documents qui seront présentés. 
Cinq ans de travail lui sont nécessaires pour repérer, avec ses collaborateurs, des centaines d’actes dans la masse conservée aux Archives nationales et pour les extraire de leurs fonds d’origine. Au total, 1 800 documents sont présentés à l’ouverture du musée.

Mais Laborde ne se contente pas de les mettre en vitrines. Il constitue une collection à part entière, avec sa cotation et sa logique de classement propres. Il contrevient ainsi au grand principe archivistique du respect de l’intégrité des fonds.

Une petite partie de ces documents est réintégrée au fil des années dans leurs séries d’origine. Mais la majorité répond toujours à cette nomenclature spécifique.

On les retrouve, aujourd’hui, dans cinq sous-séries ordonnées comme suit : 

_AE/I, Armoire de fer (lire aussi Grands Dépôts) ;

_AE/II, Musée des documents français;

_AE/III, Musée des documents étrangers ;

_AE/V, Pièces à conviction et objets saisis ;

_AE/VI, Objets historiques.

NB : la sous-série AE/IV n’existe plus aujourd’hui, puisqu’elle a été remplacée par le Centre de sigillographie et d’héraldique.

À Paris, les Archives en 100 documents

© Archives Nationales de France / Nicolas Dion

Installé dans le décor néo-rocaille de l’ancienne salle de lecture des Archives nationales, un florilège d’une centaine de documents accueille les visiteurs de l’hôtel de Soubise.

Il laisse entrevoir les formes multiples, de la plus courante à la plus singulière, prises par les millions de documents que conserve l’institution : 

  • fragile papyrus mérovingien ; 
  • solennel parchemin scellé ;
  • rare tablette de cire ou banal papier dactylographié ; 
  • cartes, photographies ou affiches ;
  • pièces à conviction ou archives audiovisuelles.

Cette présentation illustre l’évolution des écritures et des modes de validation dans les papiers officiels émanant des chancelleries, ministères ou études notariales comme dans ceux relevant du for privé ou « ego-documents » (correspondances, journaux…).  

Un parcours renouvelé et agrémenté d’inédits

Ce parcours de visite est renouvelé, en partie, tous les six mois pour se conformer aux normes de conservation préventive. En effet, ces normes exigent, pour la préservation des précieux écrits, de ne les exposer que temporairement à la lumière.
Chaque nouvel accrochage est l’occasion de sortir des magasins une trentaine de documents inédits.

D’autres pièces – les plus rares ou les plus symboliques – sont toujours présentes dans le parcours sous forme de fac-similés comme : 

  • le plus ancien document des Archives nationales, qui est le diplôme sur papyrus du roi mérovingien Clotaire II datant de l’an 625 ;
  • les comptes royaux sur tablette de cire du roi Saint-Louis ;
  • la constitution de la Ve République.

Au premier étage, dans les salons de la princesse de Soubise, c’est le souvenir de l’ancien musée du marquis de Laborde qui est conservé. 

Dans les vitrines d’origine datant du Second Empire, quelques grands documents, emblèmes de l’histoire de la France et lieux privilégiés d’une mémoire nationale, sont présentés : serment du jeu de Paume, dernière lettre de Marie-Antoinette, testament de Napoléon Ier… 

La dernière lettre de Marie-Antoinette à Madame Élisabeth, rédigée à la prison de la Conciergerie (détail). 16 octobre 1793. © Archives Nationales de France, AE/I/8/1
Confirmation par Clotaire II d’une donation faite à l’abbaye de Saint-Denis par un certain Dagobert, seigneur mérovingien. Juin ou juillet 625. © Archives Nationales de France, AE/II/1
Une tablette de cire sur laquelle Jean Sarrazin, chambellan de Louis IX, consignait les dépenses de l’hôtel du roi, 1256-1257. © Archives Nationales de France, AE/II/258
Le Typus Religionis, tableau allégorique peint pour le collège des jésuites à Billom (Auvergne) et saisi comme pièce à charge lors du procès attenté à l’ordre par le Parlement de Paris en 1763, début du XVIe siècle © Archives Nationales de France, AE/V/10

Des expositions temporaires thématiques

Le musée des Archives nationales propose également des expositions temporaires. Thématiques, elles renouvellent le regard sur l’infinie richesse des fonds des Archives en s’attachant à un aspect particulier de l’histoire. Une histoire illustrée au travers de nombreux documents originaux.  

Découvrir les expositions en cours

À Pierrefitte, les Archives explorent le temps

© Archives Nationales de France / Nicolas Dion

Inaugurée en septembre 2023 lors des Journées européennes du patrimoine, l’exposition permanente Les Archives explorent le temps ! a été conçue pour répondre aux attentes de tous les publics, et notamment des plus jeunes.

Au rez-de-chaussée du bâtiment, très facilement accessible depuis le hall d’entrée, le parcours présente une soixantaine de documents et d’objets, environnés d’une abondance d’images et de dispositifs multimédia.

La plupart des contenus ont été suggérés et imaginés lors de concertations entre les Archives nationales et les acteurs du territoire. Ensemble, ils ont discuté de plusieurs possibilités de scénarios. 
Au terme de ces rencontres avec des représentants des villes de Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine, ceux du département de Seine-Saint-Denis, les partenaires culturels et éducatifs, le choix a été fait d’un parcours chronologique et thématique.

Que peut-on voir ?

Une grande frise chronologique présente une riche iconographie. Elle évoque l’évolution des supports de l’archive, de l’Antiquité à nos jours, et la place des Archives dans l’écriture de l’Histoire.

Cette frise chronologique enveloppe la salle d’exposition où sont disposés sept focus ou îlots thématiques : 

  • le parcours de la loi républicaine autour de la reconstitution de l’Armoire de fer des Grands Dépôts parisiens
  • le territoire, Paris et sa périphérie dans la longue durée, avec une évocation cartographique et photographique ; 
  • contrôler et identifier les personnes, de la liste à la fiche ; 
  • de la naissance à la mort ou comment les archives enregistrent la vie humaine : des documents qui parlent, avec l’enregistrement des paroles, des gestes, des émotions ;
  • les archives de l’intime à travers journaux, agendas, lettres et photographies ; 
  • la guerre des signes, de la fleur de lys à la Marianne républicaine.

Enfin, trois dispositifs spécifiques viennent clore le parcours :

  • les innovations technologiques au service du patrimoine archivistique ; 
  • les métiers des Archives ; 
  • les usagers des Archives.

Une attention particulière est portée aux publics scolaires. Concrètement, la scénographie prévoit un abaissement de la hauteur des textes, des portfolios de type « feuilletoirs » mettant à leur disposition l’iconographie et des extraits de documents.
Un livret Parcours à la carte est disponible à l’entrée de la salle pour guider les visiteurs.

En 2024, un livret Falc (Facile à lire et à comprendre) ainsi qu’un plan tactile de l’exposition sont mis à disposition tandis que les dispositifs multimédias seront enrichis de nouveaux contenus. 

© Photos : Nicolas Dion/Archives nationales de France

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