Charles de Gaulle

  • Personnalités

  • Pouvoir exécutif

Publié / modifié le : 09/04/2025

En novembre 1970 disparaissait Charles de Gaulle. Découvrez une sélection de documents d’archives qui retracent son histoire !

Le 9 novembre 1970 disparaissait Charles de Gaulle

Les Archives nationales conservent, sous les cotes AG/5(1)/1416 à 1449, les brouillons autographes et dactylographiés de 635 discours prononcés par le Général, entre mai 1946 et avril 1969.

Le contenu de ces 34 volumes reliés a été intégralement numérisé et est accessible en ligne en salle de lecture virtuelle. Au sein de ce corpus exceptionnel figurent les brouillons successifs de l’allocution radiodiffusée du 30 mai 1968, spectaculaires témoins d’un total revirement de stratégie. 

En effet, alors que de Gaulle avait prévu d’annoncer qu’il ne dissoudrait pas l’Assemblée nationale, son Premier Ministre Georges Pompidou était parvenu à le convaincre qu’au contraire, de nouvelles élections législatives permettraient à la France de sortir de la crise de mai 1968, conduisant le Général à récrire son quatrième paragraphe.

Des formules restées célèbres

Examiner les brouillons des discours du général de Gaulle, c’est aussi pouvoir retracer l’origine de formules restées fameuses et ayant parfois infléchi le cours des événements. 

Le fameux « Je vous ai compris » lancé à Alger, le 4 juin 1958, afin de rassurer la population française d’Algérie, était expressément prévu par le brouillon du discours correspondant.

De même, au lendemain de la tentative de putsch du 22 avril 1961, de Gaulle avait soigneusement pesé les qualificatifs visant à décrédibiliser « l’entreprise » du « quarteron de généraux en retraite».

On cherchera en vain le scandaleux « Vive le Québec libre ! », lancé le 24 juillet 1967, à l’Hôtel de ville de Montréal, au cours d’une allocution entièrement improvisée. 

En revanche, apparaît bien la saillie du surlendemain contre « tout ce qui grouille, grenouille, scribouille » et « n’a pas de conséquence historique », visant ceux que ce cri avait offusqués, notamment dans la presse française.

Discours dactylographié et annoté de la main de Charles de Gaullle.
Allocution radiodiffusée du 30 mai 1968. © Archives nationales de France
Discours manuscrit avec des ratures et corrections.
Discours « Je vous ai compris » prononcé à Alger, le 4 juin 1958, quatre ans après le déclenchement de la guerre d’indépendance de l’Algérie. © Archives nationales de France
© Archives nationales de France
© Archives nationales de France
Discours dactylographié et annoté de la main de Charles de Gaullle. Discours manuscrit avec des ratures et corrections.

Spontanée également, la question « Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? », prononcée lors de la conférence de presse du 19 mai 1958, apparaît bien dans une version dactylographiée et annotée du texte. Mais il s'agit là d’une transcription des propos du Général, revue par ses soins pour sa publication, et non pas du brouillon correspondant.

Enfin, presque neuf ans avant la conférence de presse du 15 mai 1962, restée célèbre par le bon mot du Général au sujet du « volapük intégré », le 12 novembre 1953, Charles de Gaulle – alors opposant au projet de Communauté européenne de Défense – avait déjà ironisé sur les langues artificielles devant les journalistes, dans des propos très similaires. Mais ils n’avaient pas eu le même retentissement. 

Repères

Le volapük est une langue  créée de toute pièce, en 1879-1880, par un prêtre catholique allemand, Johann Martin Schleyer. Cette langue se voulait internationale. Elle cèdera ensuite la place à l’espéranto. 

Les Archives nationales conservent les archives de sa mandature présidentielle

Les reportages du Service photographique de la présidence de la République de 1959 à 1969 ont été numérisés. ils sont intégralement accessibles en ligne en SLV.

La dernière photographie du général de Gaulle prise par ce service l’a été lors de l’annonce de son départ aux Français, le 28 avril 1969.

Conformément au souhait du Général, ses obsèques n’ont donné lieu à aucune cérémonie officielle. Cependant, les archives du Service photographique de la présidence de la République sous la mandature de Georges Pompidou – accessibles en ligne sur le site des Archives nationales – renferment des photographies de l’inauguration du mémorial de Colombey-les-Deux-Églises  ou de chefs d’État venus se recueillir sur sa tombe, comme le président du Sénégal Léopold Sédar Senghor.

Ressources

Répertoire numérique des archives de la présidence de la République sous la mandature de Charles de Gaulle (1959-1969).

Note dactylographiée avec beaucoup de ratures et corrections du général de Gaulle.
Note d’une conférence de presse au palais d'Orsay, à Paris, en 19 mai 1958. © Archives nationales de France
Note dactylographiée avec pue de corrections manuscrites.
Note pour une conférence de presse préparée, en mai 1962. © Archives nationales de France
Photo en noir et blanc qui montre George Pompidou dans un recueil officiel devant le monument à la mémoire du général. Il pose très raide et est entouré de soldats en uniformes d'apparat au garde-à-vous.
Le président de la République Georges Pompidou, qui a succédé au général de Gaulle, inaugure le mémorial de Colombey-les-Deux-Églises à sa mémoire. © Archives nationales de France
Note dactylographiée avec beaucoup de ratures et corrections du général de Gaulle. Note dactylographiée avec pue de corrections manuscrites. Photo en noir et blanc qui montre George Pompidou dans un recueil officiel devant le monument à la mémoire du général. Il pose très raide et est entouré de soldats en uniformes d'apparat au garde-à-vous.
Photo en noir et blanc montrant de Gaulle, en costume cravate, assis derrière un grand bureau de mobilier ancien, avec 2 micros devant lui.
Dernière photographie du général de Gaulle lors de l’annonce aux Français de sa démission de la présidence de la République, le 28 avril 1969. © Archives nationales de France

Suivez-nous sur les réseaux sociaux et Abonnez-vous à notre lettre d’information