Hommage à Jean Moulin

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  • Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

Publié / modifié le : 09/04/2025

Il y a 80 ans disparaissait Jean Moulin, alias Rex, décédé dans le convoi qui le déportait en Allemagne, après son arrestation le 21 juin 1943 à Caluire et plusieurs semaines de torture.

Les Archives nationales honorent sa mémoire en présentant une sélection de documents qui évoquent sa carrière de sous-préfet puis de préfet et son engagement dans la Résistance.

Le préfet Moulin

Comme en témoigne la fiche de renseignements conservée dans le dossier qui retrace la carrière de Jean Moulin au sein du ministère de l'Intérieur, ce dernier entame dès la fin de la Première Guerre mondiale une carrière dans l'administration préfectorale, en parallèle de ses études de droit.

En 1922, il est nommé chef de cabinet du préfet de la Savoie, avant de prendre le poste de sous-préfet d'Albertville, fonction qu'il conserve de 1925 à 1930.
Son supérieur, le préfet Henry Mouchet, estime en 1927 que son collaborateur fait montre d'un « caractère droit », « ne fuit pas ses responsabilités », qu'il « remplit ses fonctions avec zèle et avec goût », et, en définitive, s'il peut encore améliorer son éloquence, il « doit parvenir à une préfecture ».

Oscillant ensuite entre plusieurs postes en sous-préfectures et cabinets ministériels, Jean Moulin devient effectivement préfet de l'Aveyron en 1937.

© Archives nationales de France
© Archives nationales de France
© Archives nationales de France

Entrée en guerre (1939-1940)

En 1939, Jean Moulin est désormais préfet de l'Eure-et-Loir et c'est à Chartres qu'il assiste aux premiers effets de la déclaration de guerre. Lorsque les troupes allemandes arrivent dans la ville, le 17 juin 1940, il s'efforce de limiter la désorganisation et de veiller à la sécurité des habitants. Son attitude intègre est rapportée par Robert Billecard, préfet du département voisin de Seine-et-Oise, à l'occasion d'un incident dramatique qui souligne à la fois le refus de compromission du préfet Moulin et la précarité de la situation de sa préfecture.

De son côté, Jean Moulin parvient à émettre un rapport destiné au ministère de l'Intérieur, après un mois d'interruption des communications, où il liste ses préoccupations. Bombardements de Dreux puis de Chartres, exode des habitants, distributions de pain, situation sanitaire alarmante, pillages : le tableau dressé de la situation est catastrophique et le préfet et ses collaborateurs déploient une énergie considérable pour appeler à l'obéissance et au calme.

Dans ce rapport, Jean Moulin, passant volontairement sous silence l'incident mentionné par son confrère de Seine-et-Oise, témoigne du rôle du préfet dans le maintien, en dépit de la situation, de la continuité de l'administration française.

Fonctionnaire de valeur mais « prisonnier du régime ancien », Jean Moulin est mis en indisponibilité par le gouvernement de Vichy et révoqué de ses fonctions en novembre 1940. Aux yeux de l'administration, il retourne vivre chez sa mère à Montpellier et ne représente plus qu'un maigre intérêt. Lorsque sa présence à Nice en janvier 1943 est signalée au cabinet du ministère de l'Intérieur, une annotation manuscrite précise « M. Moulin, qui s'est déclaré antigouvernemental, a été mis à la retraite et fait en principe de l'agriculture ». Ainsi, s'il disparaît du paysage administratif, c'est sa carrière clandestine qui s'ouvre grâce à sa révocation.

© Archives nationales de France
© Archives nationales de France

Jean Moulin résistant

Octobre 1941
De fait, après son départ de Chartres, Jean Moulin séjourne brièvement à Paris, avant de rejoindre en décembre 1940 la zone sud et d'y nouer des contacts avec les premiers noyaux de résistance. Il quitte la France le 9 septembre 1941 et arrive à Lisbonne le 12. Voyageant sous la fausse identité de Joseph Mercier mais identifié comme l'ancien préfet de Chartres, il est aussitôt repéré par les services secrets anglais et français.

Comme en témoigne la note du 20 octobre 1941 à Éric Piquet-Wicks, officier de liaison britannique, sur la venue à Londres de "Monsieur Mercier alias Moulin", la situation des services secrets de la France libre, contraints de passer par les Anglais pour le recrutement de leurs agents, est inconfortable. La réponse de Piquet-Wicks le lendemain est toutefois rassurante : Mercier, arrivé la veille en Angleterre, est attendu dans les prochaines heures à Londres.

Après un interrogatoire par le contre-espionnage britannique, Moulin rencontre le chef du service de renseignement [SR], André Dewavrin (alias Passy), le 24 octobre et lui remet le texte autographe de son « Rapport sur l'activité, les projets et les besoins des groupements constitués en France en vue de la libération du territoire national », rédigé à Lisbonne. Dactylographié au SR le lendemain, ce document porte la date du 25 octobre, jour de la première rencontre entre le général de Gaulle et Moulin.

Jean Moulin y expose ce qu'il est parvenu à saisir de la Résistance, au terme d'une enquête menée en zone libre auprès des groupements Liberté, Libération nationale et Libération, qualifiés de « principales organisations de résistance à l'envahisseur ». Il en détaille les activités, les projets et les besoins, brosse un rapide tableau de la situation en France et enrichit son rapport de propositions concrètes. Comme l'écrit Daniel Cordier dans La République des catacombes, « cette Résistance n'existait pas, mais elle ressemblait à ce que Jean Moulin en fit par la suite ».

Archives de Daniel Cordier, 674AP/2
Archives de Daniel Cordier, 674AP/2

Novembre 1941
Son accord avec de Gaulle est en tout cas scellé, comme en témoigne son premier ordre de mission militaire du 5 novembre 1941. En réécrivant partiellement le document préparé par ses services, de Gaulle affirme son souhait d'une emprise directe sur les mouvements de résistance de zone sud : c'est lui, le chef de la France libre, qui accrédite Moulin auprès d'eux et le principe est clairement acté que « la centralisation et la coordination se feront à Londres ».

Archives de Daniel Cordier, 674AP/2
Archives de Daniel Cordier, 674AP/2

Janvier 1942
Dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, Jean Moulin, devenu Rex – les pseudos des chefs de mission sont alors composés de trois lettres –, est parachuté en Provence comme représentant en zone sud du général de Gaulle. Au-delà de son aspect militaire (création d'une armée secrète), sa mission est aussi politique, en vertu d'un second ordre de mission du 24 décembre 1941 : fédérer les mouvements et les placer sous l'autorité du général de Gaulle, en leur fournissant les moyens de financer leurs actions.
L'arrivée de Rex et de ses compagnons de voyage, Sif [Raymond Fassin] et son opérateur radio Sif W [Hervé Monjaret], est attestée dans les papiers du Bureau central de renseignements et d'action.

Archives du Bureau central de renseignements et d'action, AG/3(2)/203

Mars 1942
Le 1er mars 1942, Rex adresse à Londres son premier courrier. Sa version manuscrite est partiellement codée pour des raisons de sécurité : certains mots ou parties de phrases sont remplacés par des chiffres et seule la version dactylographiée permet de restituer l'intégralité des informations. Y sont évoqués les contacts de Moulin avec les mouvements de zone sud, objet de sa mission, ainsi que les pressions et manœuvres exercées sur la Résistance.

Avril 1942
En réponse, la section Action/Missions du BCRA adresse à Moulin son premier « Courrier pour Rex », lui donnant des instructions plus précises de codage et insistant sur les mesures de sécurité indispensables. De nouveaux contacts sont également suggérés à l'ancien préfet qu'est Jean Moulin : Valentin Abeille, conseiller de préfecture à Marseille, futur Compagnon de la Libération, ou encore l'ancien préfet du Cher, François Taviani.
Rex est sur tous les fronts et ses échanges de courriers avec Londres scandent le temps de sa première mission et les mois passés à tenter d'unifier la Résistance, face à la volonté d'indépendance des chefs des trois grands mouvements de zone sud, Henri Frenay (Combat), Emmanuel d'Astier de La Vigerie (Libération-Sud) et Jean-Pierre Levy (Franc-Tireur).

Octobre-novembre 1942
À l'automne 1942, des progrès décisifs sont obtenus lors d'un séjour à Londres de Frenay (alias Charvet) et d'Astier (alias Bernard) : la mise en place, d'une part, d'un comité de coordination, présidé par Jean Moulin et chargé d'assurer la convergence des forces de la Résistance française, et, d'autre part, d'une Armée secrète alimentée par tous les mouvements de résistance.

Ces avancées sont précisées dans deux documents : une lettre du général de Gaulle du 22 octobre 1942 et un courrier du 16 novembre qui en reprend les termes.

Il s'agit notamment d'inciter les organisations de résistance autres que les trois grands mouvements à fondre leurs groupes d'action dans les effectifs de l'Armée secrète en cours de constitution. On voit par ailleurs se dessiner l'ouverture aux partis politiques et au monde syndical, prélude à la délicate composition du futur Conseil national de la Résistance.
 

Archives du Bureau central de renseignements et d'action, AG/3(2)/318
Archives du Bureau central de renseignements et d'action, AG/3(2)/318
Archives du Bureau central de renseignements et d'action, AG/3(2)/318
Archives du Bureau central de renseignements et d'action, AG/3(2)/318

Janvier-février 1943
En janvier 1943, une nouvelle victoire se dessine, avec la création des Mouvements unis de Résistance [MUR], rassemblant Combat, Libération et Franc-Tireur. L'œuvre d'unification de la Résistance en zone sud confiée un an plus tôt à Moulin se voit ainsi parachevée lorsqu'il s'envole pour Londres le 12 février 1943, en compagnie du général Delestraint, chef de l'Armée secrète [AS].
Plusieurs instructions lui ont été adressées en ce mois de février 1943, avec l'approbation du commissaire à l'Intérieur André Philip, ainsi qu'une lettre personnelle du général de Gaulle, en date du 9 février.

Les archives du BCRA contiennent plusieurs versions de cette lettre : un brouillon dont le premier jet est de la main de Jacques Bingen, chef de la section non militaire du BCRA, avec des corrections et ajouts de Claude Serreulles ; une version dactylographiée du texte proposé par le BCRA, portant une correction manuscrite du Général ; et, pour finir, la reproduction de la lettre autographe de ce dernier, avec sa formule finale (ses « sentiments profondément dévoués »), accompagnée d'une version dactylographiée de cette lettre. Ainsi se dévoilent les conditions d'élaboration des courriers au sein des services secrets de la France libre, avant signature par le général de Gaulle.

Mars-avril 1943
Après ce séjour à Londres, Jean Moulin repart le 20 mars 1943 pour la France, chargé d'une nouvelle mission, la création du Conseil de la Résistance, qui doit permettre d'unir l'ensemble des organisations de la résistance intérieure, zone nord et zone sud, en les plaçant sous son autorité. La tâche est rude, comme une note personnelle d'André Philip à Rex s'en fait l'écho en avril 1943. Un long rapport de Brumaire [Pierre Brossolette] a signalé les objections des organisations de la zone nord à une intégration au Conseil de la Résistance des partis politiques, déconsidérés à leurs yeux, question récurrente qui pèsera lourdement sur les négociations de ce printemps 1943. André Philip y répond avec clarté, fixant les principes et dessinant les contours d'une représentation politique équilibrée, sans interventionnisme excessif, explique-t-il, pour ne pas courir le risque d'alimenter les accusations de menées dictatoriales sur la France d'après-guerre.

Archives de Daniel Cordier, 674AP/3
Archives de Daniel Cordier, 674AP/3

Mai 1943
Lorsqu'arrive le mois de mai 1943, les difficultés sont loin d'être levées, comme en témoigne le long rapport de Rex adressé à Londres le 7 mai. Moulin y rend compte de ses activités et des obstacles qu'il rencontre en zone nord, en raison notamment des pressions exercées par Brossolette sur les mouvements et de l'hostilité de l'un d'entre eux, l'Organisation civile et militaire [OCM]. En zone sud, des divergences de vues sur l'Armée secrète rendent la situation tout aussi délicate.
Une fois encore, Moulin pointe l'attitude de Nef [Henri Frenay], longue argumentation à l'appui, et réclame des renforts en personnel après avoir constaté combien une absence d'un mois « a fait perdre en partie le bénéfice du travail réalisé par [son] équipe et [lui]-même pendant 18 mois. D'autre part, je suis recherché maintenant tout à la fois par Vichy et la Gestapo qui, en partie grâce aux méthodes de certains éléments des mouvements, n'ignore rien de mon identité ni de mes activités. Ma tâche devient donc de plus en plus délicate, alors que les difficultés ne cessent d'augmenter. Je suis bien décidé à tenir le plus longtemps possible, mais si je venais à disparaître, je n'aurais pas eu le temps matériel de mettre au courant mes successeurs ».

Francis-Louis Closon, envoyé en mission en France mi-avril 1943 à la demande de Moulin pour prendre contact avec les organisationsde résistance, est chargé d'apporter le rapport du 7 mai à Londres, assorti de ses commentaires. Il insiste lui aussi : « On en revient ici au problème sur lequel Rex ne cesse d'insister, à savoir l'envoi immédiat auprès de lui de quelques collaborateurs indépendants des mouvements et chargés d'exercer une liaison qu'il ne peut personnellement plus exercer, soit parce que la surveillance de la police gêne son action, soit parce que certains contacts personnels sont devenus momentanément très difficiles à la suite des récentes disputes ».

Même si, dans de nouvelles instructions à Rex au début mai 1943, le Bureau central de renseignements et d'action confirme son autorité comme seul représentant du général de Gaulle dans l'ensemble du territoire métropolitain et président du futur Conseil de la Résistance, il revient sur la nécessité d'établir une liaison étroite et des rapports confiants entre Rex et les mouvements. Les versions successives de ces instructions, émaillées d'annotations et de repentirs, traduisent l'atmosphère délétère et la profondeur de la crise, même si André Philip, dans une lettre confidentielle adressée à Moulin le 10 mai 1943, l'assure de son soutien, parlant de confiance « totale et sans réserve », voire « absolue ».

Le 8 mai 1943, Rex envoie un câble à Londres indiquant que le Conseil de la Résistance est constitué, mais insistant sur les « efforts, sacrifices et discipline » indispensables et le 29 mai, il annonce que la première réunion du CNR vient de se tenir. L'énumération soigneusement pesée des membres du CNR témoigne des difficultés rencontrées pour y inclure les formations politiques et syndicales. La date de réunion du CNR mentionnée sur le télégramme est le 25 mai, or celle-ci a eu lieu le 27 mai. Il semble que la date ait été décalée in extremis par Jean Moulin du fait de l'absence d'un représentant, alors qu'il avait déjà rédigé et fait coder le télégramme.
 

. Archives de Daniel Cordier, 674AP/3
Archives de Daniel Cordier, 674AP/3
Archives de Daniel Cordier, 674AP/3
Archives du Bureau central de renseignements et d'action, AG/3(2)/400

Juin 1943
Le 4 juin 1943, Rex adresse à André Philip son dernier rapport. On y sent au fil des pages que malgré l'étape décisive qu'a constituée l'unification de la Résistance, les dissensions sont encore vives, tandis que s'accentue la répression allemande. Le constat dressé par Moulin est sombre, entre ses « possibilités qui sont faibles du fait surtout du peu de concours [qu'il reçoit] de Londres » et ses « difficultés qui sont immenses du fait de l'aggravation de la situation intérieure ». Ce mot « difficultés » revient d'ailleurs sans cesse dans le rapport.

L'enchaînement des faits est ensuite implacable : le 9 juin, le général Delestraint (alias Vidal) est arrêté à Paris au métro La Muette. Et le 15 juin, Jean Moulin adresse au général de Gaulle ce qui sera sa dernière lettre, dans laquelle il lui annonce l'arrestation de Vidal, en soulignant, une fois encore et sans concession, les menées hostiles de Charvet [Frenay] et, en réclamant, une fois encore, et désespérément, du renfort.
Cette lettre de sa main commence par ces mots : « Notre guerre, à nous aussi, est rude » et chacune de ses phrases mériterait d'être citée. Une impression domine, celle d'une immense solitude, celle de Vidal comme celle de Rex. Alors que l'étau se resserre autour de lui, Moulin conclut : « Vous pouvez compter sur toute mon ardeur et toute ma foi pour réparer le mal qui a été fait. […] C'est l'AS qu'il faut sauver. Je vous en supplie, mon Général, faites ce que j'ai l'honneur de vous demander ».

Le 21 juin 1943, il est arrêté à Caluire, dans la banlieue lyonnaise, avec d'autres responsables de la Résistance, et conduit, sous le nom de Jacques Martel, à la prison de Montluc (voir en SLV). Bientôt identifié par Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, et torturé sans relâche, il ne livre rien.

Après la chaîne d'arrestations survenues en zone sud, la situation est catastrophique sur tout le territoire. Le 30 juin 1943, Claude Serreulles (alias Sophie), qui assure l'intérim de Moulin, adresse un télégramme à Londres, dans lequel il en appelle à Arquebuse [Passy] pour « relancer la machine » et suggère d'avoir recours à Riquet [Emmanuel Robineau], pour tenter de combler le vide laissé par Rex.

Archives de Daniel Cordier, 674AP/3
Archives de Daniel Cordier, 674AP/3
© Archives nationales AG/3(2)/400

Décès de Jean Moulin - Juillet 1943

Transféré vers l'Allemagne après un passage avenue Foch à Paris et dans une villa de Neuilly-sur-Seine tenue par la Gestapo, Jean Moulin meurt le 8 juillet 1943 des suites des tortures qui lui ont été infligées, quelque part entre Metz et Francfort. Son acte de décès, dressé le 3 février 1944, soit plusieurs mois après sa mort effective, montre les difficultés que l'administration française rencontre dans l'établissement des circonstances exactes du décès.

Ses camarades ignorent encore son sort : une note détaillée du 27 juillet tente de suivre le fil des arrestations survenues à Caluire et d'identifier d'éventuelles trahisons, en s'attachant au rôle joué par René Hardy. Elle envisage également tous les moyens disponibles pour faire évader les prisonniers.

Alors qu'un décret du Gouvernement provisoire de la République française réintègre le préfet Moulin dans ses fonctions à compter du 16 novembre 1940, la sous-commission chargée de l'épuration des administrations centrales et du corps préfectoral décide en sa séance du 5 février 1945 de le maintenir en « position d'expectative », dans l'attente de connaître son sort après son arrestation par la Gestapo. Le 23 octobre 1946, le ministère de l'Intérieur indique au ministère des Anciens combattants que l'établissement de l'acte de décès de Jean Moulin par la mairie de Metz « où il serait décédé le 8 juillet 1943 au cours de sa déportation en Allemagne » permet à la direction du personnel du ministère de l'Intérieur, « enfin renseignée sur la fin de ce grand patriote », de « liquider sa situation administrative ».

Dossier de carrière de Jean Moulin, F/1bI/816/bis
Dossier de carrière de Jean Moulin, F/1bI/816/bis

Après guerre

Dès 1946, Georges Bidault, président du Gouvernement provisoire de la République française, inaugure à Béziers, ville natale de Jean Moulin, une stèle en son honneur (voir en SLV) et une avenue qui porte son nom.

Point culminant des hommages rendus, une cérémonie est organisée par le président Charles de Gaulle au Panthéon le 19 décembre 1964. Pour marquer l'occasion, les sous-préfets et préfets titulaires des postes qu'avait occupés Jean Moulin sont invités à participer à la cérémonie.

Le discours, connu sous le nom de « Entre ici, Jean Moulin » et prononcé par le ministre des Affaires culturelles, André Malraux, a pour but de le faire entrer dans l'Histoire afin que les générations futures n'oublient pas les sacrifices des résistants dont il est le symbole.

Dossier de carrière de Jean Moulin, F/1bI/816/bis
Dossier de carrière de Jean Moulin, F/1bI/816/bis
Photographie de Jean Moulin réalisée par Marcel Bernard à Montpellier au cours de l’hiver 1939-1940. Musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin

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