Missak Manouchian
Publié / modifié le : 09/04/2025
Missak Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée, est entré au Panthéon le 21 février 2024, quatre vingts ans après son exécution au Mont-Valérien avec ses camarades membres des Francs-tireurs et partisans de la Main d'œuvre immigrée. Les Archives nationales honorent leur mémoire en vous présentant une sélection de documents.1933-1940 - D’une demande de naturalisation à l’autre
Rescapé du génocide arménien, Missak Manouchian arrive en France en 1924. Il exerce plusieurs métiers à La
Seyne-sur-Mer, puis dans la région parisienne. Féru de poésie et de littérature, son attachement aux valeurs de la
France des Droits de l’Homme le conduit à demander, en 1933, sa naturalisation, en vain.
Au cours des années 1930, Missak Manouchian adhère au Parti communiste et s’engage dans le Comité d’aide à l'Arménie (HOK) dans lequel milite également sa compagne, Mélinée Assadourian. De 1935 à 1937, il est rédacteur en chef de la revue Zangou, hebdomadaire du HOK en langue arménienne, et il intègre la Main-d’œuvre immigrée (MOI) en 1936.
Missak Manouchian est appelé sous les drapeaux en 1939 et affecté dans la 4e compagnie d’instruction à Colpo,
en Bretagne, d’où il formule, en janvier 1940, une deuxième demande de naturalisation.
1941-1943 - La lutte armée
Face à la politique de collaboration engagée avec l’Allemagne par le Gouvernement de Vichy, et avec la rupture du Pacte germano-soviétique en 1941, le PCF se lance dans la lutte armée. La Main-d'œuvre immigrée se
réactive dans la clandestinité. Missak Manouchian, sous le pseudonyme de « Georges », devient le responsable
politique de la section arménienne de la MOI, en 1941.
Le mouvement des Francs-tireurs et partisans français
(FTPF) est créé en avril 1942 et, en février 1943, Missak Manouchian est choisi pour intégrer les FTP-MOI. Il en
prend le commandement militaire en août 1943. Ses hommes et lui mèneront des actions spectaculaires de
sabotage de convois ferrés et d’attaques de soldats et dignitaires allemands qui déstabiliseront significativement
l’occupant. Missak Manouchian et ses camarades de lutte sont alors traqués par les Brigades spéciales.
1943-1944 - Filatures, arrestation, procès et exécution
Traqués par les policiers des Brigades spéciales de la Préfecture de police de Paris, les membres du Groupe
Manouchian sont arrêtés en novembre 1943. Après avoir été torturés, ils sont jugés par le tribunal militaire allemand et condamnés à mort. Missak Manouchian et ses camarades sont fusillés, le 21 février 1944, au Mont-Valérien (92).
Après la Libération : hommages et mémoire
Après la Libération, le souvenir ardent de l’engagement de Missak Manouchian et de ses camarades pour la Liberté s’inscrit progressivement dans la mémoire collective.