Exposition
Musique et République. De la Révolution au Front Populaire
Du 26 mars au 14 juillet 2025

Date et horaire
Du 26 mars au 14 juillet 2025
Lieu
Le musée des Archives nationales – L’hôtel de Soubise - 60, rue des Francs-Bourgeois - 75003 Paris
AccèsPublic
Tous publics
Tarif
Gratuit
L'exposition Musique et République, de la Révolution au Front populaire — organisée avec le concours du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris — souhaite mettre en lumière les liens entre la musique et la construction de la République.
L'exposition Musique et République, de la Révolution au Front populaire — organisée avec le concours du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris — souhaite mettre en lumière les liens entre la musique et la construction de la République.
De la Révolution, qui organise de nouvelles institutions et utilise la musique pour fonder un sentiment patriotique, au Front populaire de 1936, qui fait le pari de l'émancipation sociale du citoyen par l'accès aux loisirs et à la culture, la formation et la pratique musicale permettent à la fois le partage d'un patrimoine sonore commun et l'expression personnelle, parfois subversive.
Les Archives nationales retracent l'histoire de cette rencontre entre le citoyen et la musique. Des partitions inédites retrouvées dans les fonds des Archives nationales, des instruments de musique étonnants ou oubliés, des correspondances politiques, des commandes passées à des compositeurs prestigieux et de nombreux autres documents, racontent une histoire mouvementée : celle d'un siècle et demi de production, d'éducation et de pratique musicales, envisagées en regard de l'idée républicaine.
La révolution de la musique
Dès 1789, les révolutionnaires se saisissent de la musique pour fonder un nouvel univers sonore : celui de la République. Le tout jeune État encourage la composition d'hymnes, de chants et de marches à la gloire de la patrie et du nouveau régime : le 27 prairial an II (soit le 15 juin 1794), le Comité de Salut public « appelle les poètes à célébrer les principaux événements de la Révolution française ; à composer des hymnes et des poésies patriotiques ».
Tout un répertoire se forme et se transmet alors, notamment grâce aux fêtes révolutionnaires. La pratique change : la place des instruments à cordes baisse, au profit des cuivres et bois, dont le son porte beaucoup mieux en extérieur. Certaines œuvres comme La Marseillaise ou Le Chant du départ connaissent un succès aussi fulgurant que durable, tandis que d'autres témoignent de l'adaptation de leurs auteurs aux changements politiques.
La réorganisation de la formation musicale
En supprimant les maîtrises religieuses, la Révolution démantèle les principales structures de formation musicale existant sous l'Ancien Régime. L'enseignement est réorganisé progressivement, en partant du sommet : à Paris, la loi du 16 thermidor an III (3 août 1795) fonde le Conservatoire national de musique, qui ouvre ses portes en 1796. Il doit former des artistes pour glorifier les vertus de la République au service des armées, lors des fêtes nationales et dans les théâtres publics.
Au XIXe siècle, le Conservatoire se concentre sur sa mission formatrice. La mise en place d'un réseau d'écoles publiques contrôlées par l'État commence en 1826, avec la création des premières succursales à Lille et Toulouse. Le réseau est complété par la IIIe République avec la naissance des écoles nationales, en 1884.
La musique au service du renforcement de la cohésion nationale
La pratique musicale se démocratise et les méthodes d'apprentissage se multiplient au fur et à mesure que la pédagogie évolue et accompagne les innovations concernant les instruments. À la fin du XIXe siècle, la jeune et fragile IIIe République tente de fonder une cohésion nationale autour du souvenir de 1789. La Marseillaise, chant bien connu hérité de la Révolution, devient hymne national en 1879, et le 14 juillet est décrété jour de fête nationale, en 1880.
Durant la Première Guerre mondiale, la lutte pour l'idéal républicain de liberté se confond avec l'élan patriotique de défense de la nation. À l'arrière, la création musicale est inspirée par la guerre : chants populaires et marches héroïques glorifient le patriotisme des poilus et entretiennent le sentiment national.
Après la victoire du Front populaire en 1936, l'État manifeste la volonté de démocratiser l'accès à la culture. Cela se traduit par le renforcement des structures d'enseignement et de production musicale et de la place de la musique dans l'éducation générale, ainsi que la promotion des activités musicales de loisirs. La musique illustre alors l'émancipation populaire.
Commissariat scientifique :
Marie Ranquet, conservatrice en chef du patrimoine aux Archives nationales
Sophie Lévy, responsable des archives au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
Commissariat technique :
Christophe Barret, chargé d'expositions au département de l'Action culturelle et éducative des Archives nationales.
Pour aller plus loin
Découvrez un dossier (mot de passe pour le téléchargement: hP7S_c-JAOyE9-69a ) avec une série d'airs et de partitions présentés dans le cadre de l'exposition.
Une playlist reprenant certains de ces airs est disponible sur Soundcloud.
Retrouvez également des contenus en lien avec la thématique sur le site de France musique
Jeune public
- Rencontre avec les enseignants autour d'un « vernissage pédagogique », le 2 avril de 17h à 19h
- Dépliant enfant (7-10 ans), en visite autonome avec leurs parents
- Mise en place d'un atelier pédagogique, en complément d'une visite plus courte :
« La République se met en scène »
Ressources de l'exposition
Catalogue de l'exposition
L'exposition en images
