Tout à la fois « arsenal de l’administration et grenier de l’histoire » selon Charles Braibant, directeur des Archives de France de 1948 à 1959, les Archives nationales se situent entre l’État, la société civile et la recherche savante. 

La collecte est donc un processus de transmission concertée des documents, qui conditionne la postérité de la construction nationale et dresse un pont entre les générations. Elle concerne tout support : du papier au numérique en passant par les plans, les cartes, les photographies ou l’audiovisuel.

Héritières de la Révolution française – qui leur a confié une part conséquente des titres et papiers issus des organismes centraux de l’Ancien Régime monarchique –, les Archives nationales construisent, depuis 1790, un patrimoine archivistique en perpétuel accroissement, source de l’histoire de la France, de ses régimes politiques et administratifs successifs, de sa société et de ses sociabilités. 
L’institution assure, au quotidien, mais pour la perpétuité, la constitution de sources potentielles pour l’écriture de l’histoire comme pour la défense des droits des citoyennes et des citoyens.

La mission de collecte des Archives nationales se déploie selon quatre axes prioritaires. Les Archives nationales garantissent, en toute neutralité, la provenance et la description de ces fonds et ensembles organiques. Elles en assurent la communication régulière sur le très long terme.

Les quatre axes prioritaires de collecte

1. Archives produites par les organismes publics
2. Archives produites par des personnes, des familles, des entreprises ou des associations 
3. Archives produites par la recherche 
4. Archives produites par les études notariales parisiennes 

Depuis plus de deux siècles, le principal axe de collecte des Archives nationales est la collecte des archives produites par les organismes publics et les services centraux de l’État, c’est-à-dire de la présidence de la République aux directions des ministères en passant par les cabinets des gouvernements successifs, sans oublier les archives des pouvoirs législatif et judiciaire.

Cette collecte réglementaire est complétée par la transmission choisie de fonds d’archives produits par des personnes, des familles ou des associations. Ces fonds relèvent du droit privé.
Certains fonds sont dit « mixtes », car ils contiennent, à la fois, des archives de nature publique et privée. Ils documentent l’exercice des fonctions et des activités individuelles ou collectives de personnes telles que des administrateurs, architectes, ingénieurs ou encore d’hommes et de femmes politiques ou d’enseignants et de chercheurs pour les archives de la recherche.

Enfin, depuis 1928, la loi a confié aux Archives nationales la collecte des actes des études notariales parisiennes, par exception, du fait du ressort de compétence quasi nationale de ces études, dès les temps anciens, et de la présence aux Archives nationales de la plupart des archives des institutions parisiennes du Moyen Âge et de l’Ancien Régime. 

Par extension de leur mission principale concernant les archives et données de l’administration, les Archives nationales ont donc le devoir d’assurer la sauvegarde de tout fonds d’archives dont l’intérêt historique est susceptible, dans l’avenir, de faire sens.