Les archives liées aux recherches réalisées sur financement public relèvent du statut d’archives publiques. Celles des institutions nationales de recherche sont versées à des fins historiques aux Archives nationales. 

Ces archives regroupent l’ensemble des documents et données créés ou reçus durant les activités de recherche, qu’il s’agisse de la recherche elle-même ou de son administration. Elles incluent les productions des chercheuses et chercheurs : 

• données expérimentales ; 
• photographies ;
• carnets de terrain ;
• manuscrits ;
• publications des résultats. 

Ces archives concernent aussi les dossiers des laboratoires et des centres de recherche (rapports d'activités, dossiers de financement, correspondance, protocoles de recherche, etc.) 

Des fonds institutionnels d’une grande richesse et variété…

Parmi les fonds d’archives d’institutions publiques conservés aux Archives nationales figurent ceux des structures de pilotage et d’administration de la recherche, comme le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Ces fonds reflètent l’organisation de la recherche et des services composant ces structures, ainsi que les avancées scientifiques et les enjeux sociétaux qui les traversent.

Les archives des laboratoires et centres de recherche constituent une autre source essentielle pour comprendre la recherche en France. 

On peut ainsi citer, parmi les fonds de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), celui du Laboratoire de cartographie, qui témoigne des approches innovantes de représentation de l’information en sciences sociales. Les laboratoires du CNRS, quelles que soient leurs disciplines – archéologie, physique ou biologie moléculaire – enrichissent également ce panorama.

Enfin, les archives d’institutions telles que la bibliothèque Michel-Fleury de l’École pratique des hautes études (EPHE) peuvent aussi révéler le rôle fondamental des bibliothèques de recherche dans la conservation et la diffusion des savoirs scientifiques. 

L’ensemble des fonds de ces organismes publics entrent aux Archives nationales grâce au travail de collecte et de classement mené par leurs services d’archives. 

Des fonds de chercheuses et chercheurs connus et... moins connus !

Les Archives nationales conservent également des archives de chercheuses et chercheurs. Michelle Perrot, Marc Bloch et Daniel Roche pour les sciences historiques, le psychologue et pédagogue Henri Wallon, l’anthropologue Françoise Héritier, l’archéologue Alain Le Brun ou encore la biologiste Danièle Hernandez-Verdun : les exemples sont chaque année plus nombreux !

Pour l’entrée de nouveaux ensembles aux Archives nationales, le service d’archives de l’institution de rattachement de la chercheuse ou du chercheur est, là encore, l’interlocuteur à privilégier. 

Les Archives nationales peuvent, cependant, aussi jouer un rôle d’appui. Elles orientent les chercheurs ou leurs ayants droit vers le service adéquat. Elles peuvent collaborer directement avec les institutions pour garantir la conservation et la valorisation de ces sources fondamentales pour l’histoire des différentes disciplines scientifiques.

De nouveaux défis pour la collecte des archives de la recherche

L’enjeu majeur de la collecte des archives de la recherche porte, aujourd’hui, sur les archives nativement numériques, du mél à la base de données. Il s’agit non seulement de garantir leur pérennisation, mais aussi leur accessibilité. 

Les Archives nationales accordent une attention particulière à leur réutilisation par la communauté scientifique. 
Par exemple, la collecte des archives du philosophe Bruno Latour, en 2024 – mêlant à la fois archives nativement numériques, documents papier et bibliothèque de travail – témoigne de cette ambition.

Que les documents soient papier ou numériques, les Archives nationales offrent aux archives de la recherche des conditions optimales de conservation. Elles assurent leur mise à disposition auprès de tous les publics et une visibilité nationale et internationale.