De l’ADN encodé
En 2021, les Archives nationales ont fait numériser et fixer des archives sur un ADN. Explications sur cette expérimentation de stockage.

Première mondiale ! En 2021, les Archives nationales ont fait numériser et fixer sur un ADN de synthèse deux textes symboliques et historiques :
- la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 ;
- la Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges, femme de lettres et politique du XVIIIe siècle.
Cette innovation repose sur la « DNA Drive », une technologie de stockage d’information numérique sur ADN. Réalisée dans le cadre d’un partenariat scientifique avec les Archives nationales, elle résulte du travail de Stéphane Lemaire, directeur de recherche CNRS, et de Pierre Crozet, maître de conférences à la Sorbonne Université.
À l’occasion de la présentation de cette prouesse technique, le 23 novembre 2021, les Archives nationales ont officiellement enregistré le dépôt de ces toutes premières archives numériques encodées sur ADN.
Comment ça marche ?
Chacun des deux DNA Drive a été assemblé à partir de fragments d’ADN synthétisés par l’entreprise américaine Twist Bioscience. Puis, il a été stocké dans des capsules métalliques, conçues par l’entreprise française, Imagene3, spécialiste de la conservation à long terme de l’ADN.
Chaque capsule contient plus de 100 milliards de copies du fichier archivé sous forme d’ADN. La lecture de l’information peut être effectuée avec des séquenceurs d’ADN, similaires à ceux utilisés en biologie et en médecine pour les génomes des êtres vivants.
À plusieurs reprises, l’équipe a pu ouvrir des capsules, séquencer l’ADN contenu et vérifier qu’il était possible de récupérer le fichier avec une fidélité de 100 %. Les deux textes historiques sont désormais conservés pour des milliers d’années.
Ressources
Livret « Archivage sur ADN », réalisé par les Archives nationales, le CNRS, Sorbonne Université et le ministère de la Culture.