La bibliothèque, un lieu et des collections à caractère historique
La bibliothèque des Archives nationales a vu le jour au XIXe siècle sous l’impulsion de Pierre Daunou, garde général des Archives. Vouée au travail de recherche des archivistes, elle conserve de riches collections : plus de 150 000 volumes et 2 000 périodiques.
Aujourd’hui, elle représente, pour les chercheurs comme pour les visiteurs, un ensemble patrimonial remarquable par ses collections et son mobilier d’époque.
Aux origines de la bibliothèque des Archives nationales
La loi du 4 mars 1796 a établi, aux Tuileries, une bibliothèque pour le corps législatif. Cette volonté du législateur augure du souhait de doter les Archives nationales d’un outil performant, d’un lieu consacré au travail de recherche des archivistes et au patrimoine imprimé.
Nommé garde des Archives en 1804, Pierre Daunou ne parvient pas à récupérer cette bibliothèque pour la joindre aux fonds d’archives qui affluent à l’hôtel de Soubise à partir de 1808. Mais il s’attèle à reconstituer des collections pour permettre aux archivistes de travailler et il multiplie les démarches pour se faire attribuer des ouvrages.
Les grandes dates de son évolution
La bibliothèque a d’abord pris ses quartiers dans le logement de fonction du garde des Archives de 1830 à 1840. Dotée de 12 000 livres, elle y occupe alors cinq pièces.
En 1862, les Archives nationales acquièrent l’hôtel de Breteuil, proche de celui de Soubise. La bibliothèque s’installe dans cet hôtel particulier en 1866, en même temps que l’École nationale des chartes.
Elle s’implante sur deux niveaux au départ de l’École des chartes pour la Sorbonne en 1897. Ses rayonnages, tablettes numérotées à la peinture dorée, plans de travail et meubles adaptés aux grands formats sont étudiés pour en faire un lieu le plus fonctionnel possible.
Au cours des décennies 1830-1860, les collections de la bibliothèque historique s’enrichissent de dons et de versements. Elles se structurent : un plan de classement thématique est mis en place, et les ouvrages sont enregistrés au catalogue. Peu à peu, les acquisitions se resserrent sur l’histoire de la France et les sciences fondamentales de l’histoire.
Que trouve-t-on à la bibliothèque ?
En 1849, la bibliothèque historique des Archives nationales compte 14 137 volumes contre plus de 73 000, en 1947. Aujourd’hui, riche de plus de 150 000 volumes et de 2 000 périodiques ou revues, elle est spécialisée en archivistique et en histoire.
Cette bibliothèque d’étude conserve de nombreux livres anciens à caractère patrimonial. Certains constituent des « monuments historiques » de l’édition, comme la Description de l’Égypte ou l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
D’autres livres sont remarquables à divers titres :
- leur ancienneté pour les incunables (ouvrages imprimés avant 1501) ;
- la qualité de leurs illustrations (cartes, gravures, lithographies…) pour les atlas, livres de voyages ou traités de sciences naturelles ;
- la qualité de leur reliure (livres de cérémonie, almanachs royaux…) ;
- leur représentativité (revues savantes, instruments de recherche imprimés, publications à caractère administratif).
Peut-on visiter la bibliothèque ?
La bibliothèque ouvre ses portes au grand public lors d’événements culturels, comme les Journées européennes du patrimoine et les Nuits de la lecture.
Voir l’agenda.

Frise chronologique
1830
La bibliothèque s’installe dans le logement de fonction du garde des Archives.
1830-1860
Ses collections s’enrichissent de dons et de versements, et se structurent.
1866
Elle emménage à l’hôtel de Breteuil, en même temps que l’École nationale des chartes.
1897
Elle s’étend sur deux niveaux, à la suite du départ de l’École des chartes pour la Sorbonne.
Aujourd’hui
La bibliothèque compte plus de 150 000 volumes et 2 000 périodiques ou revues.